Bœuf Qualité Plus : Produire un aliment de qualité

Eric Léonard agronome

Grâce au projet Bœuf Qualité Plus (BQP), un échantillonnage très représentatif de la production québécoise a été reproduit. Le but de ce projet d’envergure était d’abord d’améliorer la qualité et l’uniformité du bouvillon et de la viande de bœuf produite au Québec ainsi que de développer des outils visant à favoriser la standardisation du bœuf québécois. Pour ce faire, 177 producteurs, correspondant à plus de 90 % du bœuf produit en 1999, ont été rencontrés et sollicités pour remplir un questionnaire concernant leur méthode de fonctionnement. Suite à ce questionnaire exhaustif, des grilles d’évaluation ont été réalisées pour permettre aux producteurs de comparer leurs résultats à ceux de la moyenne.

La majorité des producteurs cherchent à produire des carcasses de meilleure qualité. Que faut-il faire pour continuer à s’améliorer? Il y a plusieurs facteurs à rassembler qui peuvent influencer la qualité de la viande que nous mangerons. Il faut de bons veaux, une bonne alimentation et de bonnes habitudes d’élevage.

 

 

Un bon veau

 

Un bon veau " est celui qui s’intègre rapidement et qui fait faire du profit " vous diront certains producteurs. Cependant, un bon veau c’est bien plus que ça. Il faut au moins que les veaux soient castrés, écornés, vaccinés et sevrés.

 

  1. CASTRÉS

 

  1. ÉCORNÉS

 

  1. VACCINÉS
  1. SEVRÉS

 

Plus les traitements douloureux sont administrés tôt dans la vie de l’animal, moins l’impact est important. Un seul passage pour les traitements est mieux pour les animaux car il n’y a qu’une seule occasion de stress.

 

 

Une bonne alimentation

 

Il faut débuter une bonne alimentation en ayant de bons ingrédients. Il est important, pour que les animaux performent bien, de leur fournir des aliments savoureux et de qualité. Des aliments avec une appétence limitée seront moins appréciés et il faudra les mélanger avec d’autres plus savoureux. Lorsque les aliments sont moins frais ou plus détériorés, la valeur nutritive de ceux-ci diminue grandement et peut occasionner certains problèmes. Il est important de faire analyser les ingrédients pour connaître leur teneur en matière sèche, en protéine, en énergie et en minéraux. En faisant analyser les ingrédients, la ration devrait être beaucoup plus juste. En connaissant la matière sèche des ingrédients et, par le fait même, de la ration servie, elle permettra de connaître si la consommation des animaux est juste. Il faut tenir compte des écarts de consommation avec les écarts de température; une température plus froide va nécessairement faire augmenter la consommation des animaux.

Il est important de bien mélanger les aliments pour que la ration soit uniforme. La proportion des animaux recevant une ration faite à l’aide d’un mélangeur avec balance est de plus de 80 %. Il est aussi recommandé de faire des analyses de la ration au moins trois à quatre fois par an pour vérifier si les proportions des ingrédients sont justes et répondent aux besoins des animaux.

Il faut aussi faire un programme alimentaire balancé pour maximiser les performances animales tout en limitant les coûts au plus bas. Il est important de bien fournir les bons éléments pour en retirer de bonnes rations. Il faut donc avoir une bonne idée du poids moyen des animaux, de la teneur en matière sèche des aliments et des gains visés. Cependant, la ration la plus économique et la plus nutritive qui répond précisément aux besoins de l’éleveur ou celle qui produit le taux de gain le plus élevé, ne garantit pas nécessairement le meilleur rendement de l’investissement net.

Il faut toujours s’assurer d’introduire de nouveaux ingrédients en douceur, à raison de 0,5 à 1 kg par jour. Il serait aussi souhaité de soigner les animaux au moins à deux reprises dans la période la plus chaude pour permettre d’avoir des ingrédients frais le plus longtemps possible. De plus, le fait de repasser devant les animaux les incite à venir à la mangeoire de nouveau. Les animaux nourris plus d’une fois par jour consomment sensiblement la même quantité de matière sèche que ceux nourris qu’une fois par jour. Cependant, la fréquence des repas étant plus grande, les animaux mangent donc moins par repas ce qui occasionne moins de variation de pH dans le rumen et améliore les performances animales.

 

  1. LA CONSOMMATION VOLONTAIRE DE MATIÈRE SÈCHE (CVMS)

 

  1. L’ÉNERGIE NETTE DE GAIN (NEG)

 

  1. LA PROTÉINE BRUTE
      1. Il faut habituer les animaux de façon graduelle et prendre de 5 à 7 jours pour l’inclure au taux maximum.
      2. Comme l’urée est rapidement dégradable, il faut avoir aussi une source d’énergie rapidement " fermentescible " (du maïs moulu).
      3. Faire attention de ne pas utiliser le produit contenant de l’uréase (fève de soya brute ou non traitée) en même temps que de l’urée car il y a des risques de toxicité. Il y a des maximums à respecter :
      1. Des ingrédients de haute qualité sont nécessaires avec l’utilisation de suppléments hauts en urée. Pour cette raison, des ingrédients très fibreux (paille, coton de maïs) ne devraient pas être utilisés avec de l’urée. L’utilisation de l’urée est maximisée avec des rations à haute teneur en énergie et à basse teneur en fourrage.
      2. L’urée devrait être mélangée de façon homogène.

 

  1. LES FIBRES ADF ET NDF

 

  1. LE GRAS

 

  1. LES MINÉRAUX MAJEURS

 

  1. LES MINÉRAUX SECONDAIRES

 

  1. LES VITAMINES

 

 

Bonnes habitudes d’élevage

 

  1. TRAITEMENTS DES ANIMAUX
  2. Les traitements des animaux doivent souvent être faits le plus tôt possible lors de l’entrée au parquet d’engraissement des animaux s’ils n’ont pas été faits auparavant. Il faut toujours respecter la prescription du vétérinaire.

    1. La vaccination

 

    1. Les vermifuges

 

    1. Les implants

 

 

    1. L’utilisation d’ionophores

 

  1. LOGEMENT ET CONFORT DES ANIMAUX
    1. L’espace par animal
        1. En moyenne, les animaux sur un plancher plein ont 28 pieds carrés d’espace. Les recommandations sont de 28 à 30 pieds carrés d’espace par animal en période de finition.

b) L’espace plancher est important pour les performances des animaux. Ainsi, un espace trop petit peut être aussi problématique qu’un espace trop grand.

      1. Les animaux ont en moyenne 6,8 pouces d’espace de mangeoire en période de finition. Les recommandations sont de 8 pouces par animal en période de finition.
      2. Ces mangeoires ont en moyenne 23 pouces de largeur et 19 pouces de hauteur à la gorge de l’animal.
  1. Selon l’étude du BQP, il y a 78 animaux par abreuvoir. Cela est souvent suffisant mais il faut toutefois éviter d’aller à plus de 100 animaux par trou d’eau.
  2. Il est très important de nettoyer les abreuvoirs à tous les jours. Il faut également vérifier la pression et le débit d’eau.

 

    1. La gestion de la mangeoire

 

    1. Le nettoyage des animaux

 

    1. La manipulation des animaux

 

  1. AVANT L’ABATTAGE
    1. Le triage des animaux

 

    1. Le temps de jeûne des animaux

 

  1. PRÉVENIR LES PERTES DU 5E QUARTIER
    1. Diminuer les lésions aux sites d’injection
      1. Aiguille souillée ou courbée.
      2. Mauvaise administration.
      3. Dosage excessif dans un seul site.
      4. Immobilisation inadéquate des animaux.
      5. Utilisation d’un produit hors prescription.
      1. Utiliser des aiguilles propres et les changer toutes les 10 – 15 utilisations.
      2. S’assurer que le site d’injection est propre.
      3. Bien immobiliser l’animal avant l’injection. Prendre le temps de bien faire les choses.
      4. Administrer les injections dans le cou si la prescription l’autorise.
      5. Administrer les injections sous-cutanées si la prescription l’autorise.
      6. Injecter moins de 10 cc par site d’injection et distancer les sites d’injection de plusieurs centimètres.
      7. Respecter la prescription vétérinaire.
      8. Ne pas mélanger différents vaccins ou antibiotiques dans la même seringue.
      9. Administrer toutes les bactéries Clostridia sous-cutanées. Éviter les injections multiples de bactéries Clostridia, spécialement en période de finition.
      10. Bien suivre la période de retrait et conserver les données.

 

 

    1. Diminuer les contusions (meurtrissures)
      1. Les cornes endommagent généralement les longes.
      2. Les contusions arrières (ronde) sont souvent causées dans le transport particulièrement si le camion est trop chargé ou pas assez chargé.

 

      1. L’entreprise de transport.
      2. Le type de véhicule utilisé.
      3. La densité du chargement.
      4. Le tempérament.
      5. La distance parcourue.
      6. Le temps passé dans le véhicule.
      7. Le temps d’attente.

 

    1. Diminuer les pertes de foie
      1. Lorsqu’il y a des ulcères, le foie fonctionne moins bien. Il y a donc une diminution du gain de poids et des performances qui peuvent entraîner facilement une perte monétaire de 50 $ à 60 $ par tête.
      2. Une baisse de rendement en viande jusqu’à 1,4 % peut être causée par une présence sévère d’ulcères du foie.
      3. La perte totale ou partielle du foie représente entre 8 $ et 10 $.
  1. Avoir une meilleure gestion des changements de rations.
  2. Avoir une meilleure gestion de la mangeoire.
  3. Ajouter du Tylan dans la ration.

 

    1. Diminuer les souillures

 

L’amélioration du bœuf que nous mangeons se fait à plusieurs niveaux. Déjà, on note une bonne amélioration des carcasses qui classent. En effet, entre 1998 et 2000, le pourcentage d’animaux qui classent est passé de 96,5 % à 97,6 %. C’est donc seulement 2,4 % des animaux qui déclassent présentement. Cela peut sembler bien peu, mais c’est tout de même un animal sur 42 qui déclasse soit près d’un animal par voyage en moyenne. Il y a donc encore du chemin à faire.

Il faut de plus tenir compte du 5e quartier. Il faut éliminer les lésions aux sites d’injection en adoptant de bonnes pratiques d’injection. Il faut diminuer les contusions, les pertes (foie, tête et langue), les souillures et les cornes. Tous ces facteurs sont importants autant pour le producteur et l’abattoir que pour la confiance des consommateurs.

Les lésions aux sites d’injection sont des facteurs critiques pour toute l’industrie, non seulement pour la perte de production (par le stress) et la perte de rendement en viande, mais surtout pour la perception des consommateurs sur la qualité de la viande.

Il faut prendre conscience que les gestes posés tôt dans la vie de l’animal peuvent se répercuter bien longtemps après. En réfléchissant sur les méthodes de travail choisies, on peut diminuer les problèmes ultérieurs potentiels.

Les méthodes de productions devront être uniformisées pour faire un produit de haute qualité avec une meilleure constance.

C’est en continuant de s’améliorer qu’on peut devenir plus performant. En produisant des animaux de qualité, nous allons améliorer le bœuf que nous vendons et que nous mangeons. Le bœuf consommé étant meilleur, il sera plus apprécié et ainsi plus en demande.